Nouvelle publication de l’équipe Lomonte en ligne sur le site de PNAS :
Le virus de l’herpès simplex 1 (HSV-1) est un agent pathogène humain majeur, qui reste latent dans les neurones des ganglions trijumeaux des personnes infectées. Sa réactivation est caractérisée par une variété de symptômes cliniques, les plus les plus graves étant la kératite et l’encéphalite herpétique. La colonisation du système nerveux central par le virus au cours de la vie de l’individu est un fait bien connu, mais les effets physiopathologiques sur l’homéostasie des neurones sont encore sous-estimés. Dans un article récemment publié dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS) publié par l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis d’Amérique et un des plus anciens journaux multidisciplinaires avec une première parution en 1914, l’équipe du Dr. Patrick Lomonte de l’Institut NeuroMyoGène – Physiopathologie et Génétique du Neurone et du muscle (INMG-PGNM) CNRS UMR5261 – INSERM U1315- UCBL, a montré l’implication d’une complexe épigénétique répresseur appelé le ‘’Human Silencing Hub’’ (HUSH) et ses deux effecteurs les protéines SETDB1 et MORC2 jouent un rôle essentiel dans la répression du génome du HSV-1 latent associé à des structures nucléaires nommées corps nucléaires PML (PML NBs). Cet article fait suite à plusieurs autres études de la même équipe publiées au cours des 12 dernières années qui démontrent le rôle majeur des PML NBs dans le maintien de formes latentes du virus HSV-1 dans les neurones sensitifs des ganglions trijumeaux et dans un état chromatinien silencieux qui lui permet d’échapper à la surveillance du système immunitaire. Cet état de dormance duquel le virus peut toutefois échapper de façon périodique, et le plus souvent asymptomatique, permet au virus de coloniser le cerveau des individus infectés, et de plus en plus d’études montrent qu’il pourrait exister un lien entre des pathologies neurodégénératives comme la Maladie d’Alzheimer et la présence du virus HSV-1 dans les neurones de l’hippocampe qui est la zone de la mémoire. Il est donc primordial de comprendre les mécanismes moléculaires qui contrôlent la latence du virus HSV-1 et qui le maintiennent dans un pseudo-silence de façon à développer de nouvelles stratégies antivirales pour traiter les différentes formes de pathologies associées à l’infection par ce virus.
S. Roubille*, T. Escure*, F. Juillard*, A. Corpet* et al., The HUSH epigenetic repressor complex silences PML nuclear body-associated HSV-1 quiescent genomes. Proc. Natl. Acad. Sci. 121 (2024). https://doi-org.insb.bib.cnrs.fr/10.1073/pnas.2412258121